Auteur/autrice : Jean Louis Letellier

3 eme étape de l’itinérance en Chartreuse, sentiers historiques et patrimoine : la liaison ST pierre / St pierre ?

Petits villages, ponts, oratoires et hameaux de Montagne en Chartreuse :

Comme la pierre à l’édifice.

En parcourant ces centaines de kilomètres de sentiers il n’est pas rare de trouver un vestige ou une fondation d’une vieille maison ou d’une ancienne stabulation. La vie rurale a marqué depuis des siècles le massif de Chartreuse blotti et préservé des grands axes comme une ile en forteresse.

Au sortir du village d’Entremont le vieux et parcourir le sentier du Cozon, le torrent de la vallée, entreprendre ensuite la traversée du village typique de la Fracette et monter ainsi jusqu’au col de la cluse c’est suivre ces chemins historiques utilisés par les gens d’ici, pour se rejoindre, mais aussi pour travailler et vivre au quotidien. L’eau, indispensable à toute activité humaine est présente dans le torrent, les villages et hameaux s’y sont construits avec les matériaux du pays. La pierre est présente dans chaque construction. Le massif calcaire à 100 % est un lieu de ressource inépuisable. Toutes les constructions, ateliers, fermes, édifices religieux ont utilisé la pierre de taille pour bâtir ces ouvrages qui durent malgré l’usure du temps.

Au cours de la troisième étape de l’itinérance Chartreuse,  je souhaite faire partager ces éléments patrimoniaux et historiques de notre nouvelle itinérance. En suivant ces sentiers, il n’est pas rare de rencontrer un enfant du pays qui avec son Age, est capable de raconter quelques anecdotes de cette vie rurale de montagne.

Cette étape démarre dans le village de ST pierre d’Entremont, une bourgade historique, riche de ses édifices religieux mais aussi de son histoire. Car là encore la frontière et les luttes incessantes entre savoyards et dauphinois ont marqué ces territoires à jamais.

Le château des seigneurs de Montbel en est un exemple, comme la croix de malte gravée dans une petite maison du bourg, les vestiges du moulin le long du torrent ou les granges des Chartreux.

Le tracé sera également marqué par le passage à proximité du col du Cucheron qui marque le joint entre les deux communes de st pierre d’Entremont et st pierre de Chartreuse. On entre ici dans le grand bourg et en plus par le haut du village. Une belle vue panoramique nous rappelle les grandes heures de ce lieu, entre l’installation des Chartreux, la sidérurgie, le  ski moderne (st pierre, construite par son maire de l’époque) pour être un vrai terrain d’entrainement pour les JO de 1968, un visionnaire !

C’est cette idée que je souhaite partager dans ce nouveau séjour itinérant en Chartreuse en associant des belles balades de niveau moyen (5 heures de marche et 400/600 m de dénivelé) et le regard sur ces joyaux de nos montagnes, trop souvent oubliés au dépend de grandes ascensions sportives.

Itinérance en Chartreuse : l’incontournable différent : la traversée des « Hauts de Chartreuse ».

L’Alpette qui a donné son nom à notre maison : Au Pas de l’Alpette !

Dans le cadre de notre futur séjour itinérant en Chartreuse, je dois faire partager ces paysages uniques des hauts plateaux du massif.  En suivant une partie du GR 9 bien sûr pour atteindre la Porte de l’Alpette. Là encore on retrouve ces fameuses bornes frontières usées par le temps et les passages des troupeaux en route vers l’Alpage.

A plus de 1500 m d’altitude, L’Alpette est un vaste herbage dédié au pastoralisme. Le randonneur croise dès le mois de juin les troupeaux des paysans de la vallée des Entremont qui entretiennent ces montagnes et prennent le temps de la Montée en alpage. Le territoire est confié à un berger qui aura la charge de veiller aux troupeaux, de faire les comptages mais aussi de surveiller la bonne santé de ses locataires.

L’alpage est intégré à la « réserve naturelle des hauts de Chartreuse » qui compte plus de 4500 ha de surface dont plus d’un tiers en alpage. Au fur et à mesure des visites on ne peut se lasser des centaines de fleurs uniques qui couvrent ce plateau calcaire : orchidées de toute sorte (cf texte sur les orchidées) dont le fameux sabot de vénus, les orchis sureau, gendarme, et autres nigritelles….

En parcourant cet itinéraire  d’altitude on pourra en fonction des périodes surprendre ou rencontrer le chamois ou le bouquetin. Ce dernier a été réintroduit il y a quelques années par les acteurs du parc naturel de Chartreuse après sa disparition. Il peuple aujourd’hui les sangles et les petits plateaux calcaires où il mène une vie paisible protégé par le PNR.

En fréquentant notre ami Daniel le gérant du gite de l’ours il est possible de partager avec lui sa fameuse logue vue et observer les troupeaux d’ongulés sur les falaises du massif. C’est un « grand enfant du pays » et avec lui, autour d’une petite liqueur, on pourra évoquer le bon temps d’avant où les paysans perduraient ces traditions de vie pastorale.

Le chemin emprunté pour cette étape nous conduira sur le plus grand alpage, L’Alpe :

Un territoire joint plus grand et plus ouvert permettant de maintenir l’activité des alpages. Il est traversé par le fameux GR9 (le Jura – méditerranée). Le relief est plus visible, et les marques du temps jadis (il y a vraiment très longtemps), sont surprenantes de beauté : les lapiaz, les sangles du Fouda Blanc, les synclinaux perchés ou encore ces grottes et cavités calcaires burinées au fil du temps et de l’érosion naturelle. Car ici en hiver la neige recouvre le plateau pendant une période importante  et permet le stockage de l’eau infiltrée qui donne ces paysages uniques en Chartreuse.

Cette balade unique  et différente à la fois sera la deuxième étape de notre nouvelle itinérance en Chartreuse.

La trace nous emmène ensuite dans le vallon de Pratcel, et descendons rapidement comme dans un entonnoir vers le petit village de st Même et de st Pierre d’Entremont.

« En chemin » : en fonction de notre allure mais aussi de notre motivation, une petite escapade permet de découvrir les fameuses cascades du cirque de St Même. Elles marquent naturellement la frontière entre la Savoie et l’Isère. En été elles sont conquises par les familles à la recherche d’un peu d’eau.

Cette randonnée qui démarre de chez notre ami Daniel nous permet de comprendre les enjeux de la vie austère en montagne, de chercher l’équilibre de vie entre la nature, la rudesse des saisons et le bonheur de vivre ici. Car c’est surement celles et ceux qui se focalisent sur les valeurs plus que le profit qui trouvent la joie et le bonheur de vivre à la Montagne.

Jean luc,

Accompagnateur

Première étape de l’itinérance d’un nouveau tour en Chartreuse :

Pour répondre à la demande grandissante de mieux comprendre et de compléter l’activité randonnée pédestre, le patrimoine et la culture entre dans les séjours que je créé depuis maintenant plus de 20 ans :

L’idée de ce nouveau séjour itinérant est de mettre en valeur la randonnée confort en formule découverte, de niveau moyen et accessible à tous, une micro aventure humaine, encadrée par un de nos accompagnateurs locaux, qui connait bien le milieu et l’histoire du massif et des « gens de Chartreuse » et réussir à émerveiller le randonneur au gré des découvertes terroir, histoire, patrimoine de nos montagnes :

En préparant les choix d’itinéraires j’ai voulu essayer de surprendre et attirer le randonneur au cœur de l’histoire de ce massif emblématique mais finalement peu connu sous son aspect historique. Nous sommes déjà surpris sur le premier jour par la découverte de cette borne historique (la N° 39) située sur le fameux sentier des Charbonniers. Que de surprises et de joie à faire partager en montant sur le chemin qui mène au col du Granier.

Photos :

• Le lac noir, au pied du Granier, l’une des falaises calcaires les plus hautes d’Europe
• Le four des charbonniers fermé avec ses poignées, il faut être 4 pour le manipuler
• Le four ouvert avec toute sorte de bois, on mélange car tout fera du charbon
• La fameuse borne 39, sur la frontière sarde qui marque le territoire entre France et Royaume de Savoie.

Les charbonniers, qui pendant des années ont perduré un savoir-faire pour fabriquer du charbon de bois et créer ainsi une petite économie locale, de Bellecombe lieu de départ de la rando à tout le piémont chambérien. Ce charbon servira bien sûr à l’industrie sidérurgique  et l’extraction des minerais de fer, mais également dans l’énergie des moteurs des premiers véhicules à moteur.

Randonner, marcher, observer et découvrir avec un autre regard ces petits secrets locaux, ces anecdotes de la vie de montagne font partie de ce nouveau concept itinérant à la découverte de la Chartreuse.

En chemin, Quelques explications sur place contribuent à échanger sur ces activités d’antan et montre qu’après l’arrêt de ces métiers la nature a repris ses droits en venant se développer et recouvrir les dernières traces de l’activité.

Reste sur le chemin toujours en activité et alimentant encore un des ruisseaux qui descend dans la vallée, la petite source des Charbonniers qui devait être utile dans ce métier dur et contraignant et ou la chaleur, la poussière et les dures conditions eurent raison de ces Charbonniers d’antan.

Cette randonnée nous conduit au fameux col du granier, rendu célèbre par sa montagne et les passages du tour de France.

Les marques de la réserve naturelle des hauts de Chartreuse sont présentes sur le parcours.

Le col du granier ouvre sur cette belle vallée des Entremont qui perdure une activité pastorale et agricole séculaire.

Les petits hameaux défilent sur le sentier qui nous mène à la première étape de notre aventure « sentiers d’histoire et patrimoine en Chartreuse ». Un véritable hameau d’une dizaine d’habitants. ici la vie s’écrit avec un grand V, vie de montagne selon le soleil, vie rurale selon les saisons, vie autarcique en fonction de l’accessibilité. Mais en regardant bien sur les différents panneaux la présence du GR 9 permet de traverser et d’accéder aux plateaux d’estive, l’Alpette et plus loin l’Alpe.

Cette rando riche de découverte permet de s’immerger dans cette aventure que Jean louis, Alain ou Frédérique sauront partager.

Le diner sera servi par notre ami Daniel et l’hébergement sera confortable dans ce gite de l’ours qui selon son propriétaire est ouvert depuis les années 1950.

Jean luc